De Arequipa à Lima

De Arequipa à Lima

Nous avons fait quelques étapes au Sud-Ouest et sur la côte Pacifique du Pérou.

Cette fois, nous avons été assez chanceux en visitant Arequipa, deuxième plus grande ville du Pérou. Pour commencer, juste avant et juste après notre séjour, il a été très difficile d’y arriver ou d’en sortir, à cause de manifestations importantes contre le projet de la mine de Tia Maria (mine de cuivre à ciel ouvert). Nous n’avons pas eu ne serait-ce qu’une demi-heure de retard sur notre bus à destination ou en provenance d’Arequipa ! (A priori, certains voyageurs sont restés bloqués plusieurs jours dans la ville.)

Arequipa est surnommée « la ville blanche » en raison de la pierre de sillar, roche volcanique de couleur claire, qui compose la structure de la plupart des bâtiments du centre historique. Elle est dominée par le majestueux volcan Misti, à la forme conique presque parfaite. Rappelant un peu Sucre en Bolivie, nous avons aimé flâner dans le centre et découvrir, derrière des façades richement ornées, des cours intérieures cachées. De plus, nous avons retrouvé l’appétit, aidés par les nombreux cafés et restaurants de la ville. Nous avons même dîné dans un restaurant de spécialités de pommes de terre (le Pérou compte plus d’un millier de variétés de patates, le saviez-vous ?) La ville compte tout un tas d’églises et de monastères, pour le plus grand plaisir de Romain. Nous avons choisi d’en visiter quelques-uns, dont le monastère de Santa Catalina, le plus grand couvent de carmélites du monde. Une véritable ville dans la ville, avec des ruelles aux murs rouges et plusieurs magnifiques cloîtres colorés ! Fondé en 1579, il n’abrite plus qu’une quinzaine de sœurs. On retrouve des dizaines de maisonnettes, avec une pièce de vie pour la religieuse, souvent issue d’une riche famille, une cuisine, une « pièce d’aisances » et le logement de sa servante au-dessus. Arequipa nous a réconciliés avec les grosses villes péruviennes !

Changement de décor, nous faisons étape à Nazca, dans le désert. L’intérêt ici, ce sont les fameuses lignes de Nazca. Situées le long de la Panaméricaine, dans une zone de 500 kilomètres carré, elles n’ont été révélées au grand public qu’en 1939, après leur survol en avion par un historien américain, qui étudiait les systèmes d’irrigation des civilisations anciennes. Ces motifs, dont le plus grand fait 300 mètres de long, auraient été tracés entre le premier millénaire avant JC et 900 après JC, notamment par la civilisation Nazca. Une mathématicienne allemande, Maria Reiche, a passé sa vie à étudier ces géoglyphes, mais beaucoup d’interrogations demeurent : s’agissait-il d’un gigantesque observatoire astronomique, ou alors ces lignes figuraient-elles le système d’irrigation souterrain ? Ou peut-être ces dessins servaient à communiquer avec les dieux situés dans le ciel, mais comment ces peuples avaient-ils pu les dessiner, alors que depuis le sol on ne voit rien ? Budget de backpackeurs oblige, nous n’avons pas survolé les lignes en avion (une centaine d’euros pour vingt minutes de vol) mais avons profité de deux miradors disposés sur le bord de la Panaméricaine. Du premier mirador, nous avons vu des jolis motifs datant de la civilisation Palpa, antérieure à la civilisation Nazca, figurant : une famille aux cheveux longs, un homme-chouette, un condor. Du second mirador, nous avons tout de même pu observer deux mains à 4 doigts chacune, un arbre, et un lézard, coupé en deux par la route. Nous avons complété nos observations par des explications au Planétarium. Une expérience sympathique où là aussi, les mystères demeurent…

Toujours dans le désert, nous sommes allés à l’oasis de Huacachina, assez improbable au milieu d’immenses dunes de sable. Nous avons suivi la foule et fait du roller-coaster en buggy sur les dunes et Romain a tenté le sandboard… Les scratches ne tenant pas, il valait mieux dévaler les dunes couché sur le ventre sur sa planche !

Comme cela faisait longtemps que cela ne nous était pas arrivés et pour ne pas faire de jaloux, nous avons visité une bodega à Ica. Leur vin rouge était comme en Bolivie, très sucré et doux, pas terrible en quelque sorte. Leur Pisco (marc péruvien à base de moût de raisin) était fort, surtout à 11 heures du matin ! Delphine le préfère sous forme du cocktail national, le « Pisco sour » (Pisco, jus de citron, sucre, blanc d’œuf battu en neige) !

Dernière étape dans le désert péruvien, la réserve nationale de Paracas. Nous l’avons parcourue en VTT et, avant d’être envahis par les tours-bus, nous nous sommes sentis presque seuls au monde, au milieu de ce paysage lunaire constitué de collines argileuses multicolores !

Enfin, nous avons rejoint Lima, capitale du Pérou. En hiver, Lima est enveloppée d’une fine bruine marine, ce qui crée une ambiance assez tristoune et n’encourage pas à rester plus que prévu ! Néanmoins, nous avons visité le centre historique, reconstruit après un séisme important au XVIIIème siècle : la Plaza de Armas avec la cathédrale, le palais présidentiel et la municipalitéle monastère de St Dominique, et un musée gratuit mais parmi les plus intéressants jusqu’ici, avec de nombreuses céramiques de presque toutes les civilisations ayant vécu au Pérou ! Nous nous sommes également baladés dans les quartiers de Barranco, le quartier bohème et artiste de Lima, et de Miraflores, le quartier bourgeois avec ses hautes tours, ses nounous et ses dogs-sitters, tous les deux situés en bord de l’océan Pacifique. 

Quand nous étions à Lima, l’évènement était la tenue des Jeux Panaméricains, équivalent des Jeux Olympiques mais uniquement pour le continent américain, avec quelques variantes au niveau du sport. Nous en avons profité pour assister à du volley féminin : Brésil versus Puerto Rico et USA vs Argentine. De bonnes énergies et de quoi occuper une journée, c’était parfait !

Le Sud du Pérou étant désormais bouclé, nous nous sommes dirigés vers le Nord, et avons repris les randonnées ! À suivre…

4 commentaires
  • jean-Charles

    C’est bien tout ça, mais on aurait aimé voir des trapézistes 😉

  • Anne-Cécile

    Le couvent est drôlement coloré à Arequipa !! et l’oasis au milieu des dunes est superbe, je n’aurai pas pensé aux pédalos 🙂

  • Hélène et Bruno

    Après les mésaventures du Machu Picchu, vous avez pu heureusement vous reposer dans cette jolie ville d’Arequipa : le volcan à l’horizon semble même bien paisible.
    Les dessins de Nazca sont très bien visibles et vous les avez vus grandeur nature: ce doit une apparition impressionnante. Merci pour le reportage et encore bon voyage !

  • Colette et Michel

    Encore une étape très instructive.: on apprend beaucoup en voyageant avec vous!
    Les civilisations pré-incas ont encore de nombreux mystères à nous révéler: c’est ce qui les rend passionnantes
    On apprécie la balade à travers les rues d’Arequipa qui semble une ville très paisible.
    Et Romain, quel style sur ta planche de surf!!!
    Bisous

Répondre à jean-Charles Annuler la réponse